mardi 27 novembre 2012

A propos du défrisage : partie 2

Coucou les filles !

Bon, aujourd'hui, je mets fin à une partie du suspense ! Me voilà de retour avec mon carnet de notes et les yeux un peu mieux en face des trous, donc je peux vous faire un nouveau post sur la saga "A propos du défrisage".

Cette fois-ci, on va verser un peu plus dans le côté historique et culturel, pour savoir un peu comment le phénomène du "lisse" et donc du défrisage de nos cheveux nous est parvenu.

Bien souvent, quand on se pose la question de savoir qui a inventé le défrisage / défrisant tel qu'on le connaît aujourd'hui, on se contente - quand on sait qu'elle a existé, car pour nous autres francophones, ce n'est pas forcément une évidence, comme chez nos collègues hairloveuses outre-Atlantique - de dire que c'est Madame CJ Walker. 

 

Mais au final, qui est-elle ? Quel est son parcours ? Comment est-elle arrivée à nous proposer ses solutions pour défriser les cheveux ? Et bien je vous propose quelques éléments de réponse !

Alors en fait, l'invention du défrisage ne s'est pas fait en une seule fois avec une seule personne. On devrait plutôt dire qu'une personne - Madame CJ Walker - a ouvert la voie et qu'ensuite, deux autres grandes figures sont venues ajouter leur pierre à l'édifice : G. A. Morgan et G. E. Johnson. Ces deux-là, on en parlera dans de prochains posts.

Donc.... Madam CJ Walker - notre première figure - est née le 23 décembre 1867 sous le nom de Sarah Breelove. Le nom Walker lui vient de son troisième mari, le journaliste Charles Joseph Walker. De son premier mariage, elle a eu une fille A'Lelia.

Sarah Breelove est une femme volontaire, débrouillarde et ambitieuse. Étant née juste après l'abolition de l'esclavage aux États-Unis, en dehors de la chance d'être née libre, elle n'a pas reçu d'éducation sérieuse, ce qui a pour conséquence une féroce volonté d'obtenir le meilleur, pour sa fille et pour elle-même par la suite. Du coup, elle organise sa vie au gré de ses opportunités, change de ville, de métier...

Un jour, alors qu'elle a 37 ans, Sarah Breedlove constate qu'elle est victime d'une sévère chute de cheveux, de cause inconnue. Elle raconte plus tard que la réponse à son problème lui est venue en rêve où un grand homme noir lui a révélé les ingrédients à utiliser dans un mélange à appliquer sur son cuir chevelu pour faire repousser ses cheveux.
Elle procède donc au mélange, le teste et constate qu'il fonctionne. Pour elle. Par la suite, elle le teste également auprès de ses amies et voisines et constate avec satisfaction que cela fonctionne aussi pour elles.

En 1905, après le décès de son frère, elle part vivre à Denver, dans le Colorado, avec sa avec sa fille A'Lelia, chez sa belle-sœur. Elle n'a que 2$ en poche. Pourtant, elle n'abandonne pas pour autant sa petite affaire naissante de produits capillaires, alors elle travaille en tant que cuisinière et femme de ménage la journée et le soir, elle travaille à développer son petit business.

En 1906, elle rencontre son troisième mari, Charles Joseph (CJ) Walker et l'épouse dans la foulée. Le sens des affaires de son mari permet à son affaire de décoller et d'acquérir une jolie notoriété. Au tout début, 3 produits - exclusivement destinés aux cheveux afro, grosse nouveauté pour l'époque - composaient la gamme qu'elle proposait :
  • Wonderful Hair Grower
  • Glossine
  • Vegetable Shampoo
Ils avaient pour but d'assouplir la texture des cheveux pour faciliter le coiffage, notamment - il n'y avait pas encore à proprement parler de formule de crème défrisante. 
A cette même époque, où la notoriété arrivait enfin, elle décide de transformer le nom de la marque en quelque chose de plus classe à ses yeux : les produits de "Madam CJ Walker".

Elle entame avec sa fille une tournée des Etats-Unis et même des pays voisins et des Caraïbes pour vendre ses produits et former et recruter des femmes qui deviendront ses "Walker Agents". Une école de formation (A'Lelia College) verra même le jour ! Ces démarcheuses se reconnaîtront plus tard à leur code vestimentaire et capillaire, si on peut dire ainsi : cheveux impeccablement mis en plis, jupe noire et chemisier blanc).

Après quelques années, son mari et elle ne sont plus d'accord au sujet de la gestion de l'entreprise et finissent par divorcer en 1911, alors que l'entreprise prospère, avec ses 950 démarcheuses embauchées et ses milliers de dollars engrangés. Sarah Breedlove conserve néanmoins le nom de Madam CJ Walker dans ses affaires.

Elle continue à développer son industrie, qui, de trois produits capillaires va passer à bien plus en proposant des peignes en fer pour le défrisage à chaud, des crèmes pour le visage, des colorations et d'autres produits de beauté... En 1914, elle est à la tête d'une fortune évaluée à plus d'un million de dollars et plus de 1000 démarcheuses travaillent pour elle.

Sarah Breedlove décède en 1919 à 51 ans et demeure une inspiration - notamment de par sa pugnacité - pour beaucoup d'entrepreneurs noirs américains. D'ailleurs, celui qui, par la suite, va améliorer le procédé du défrisage a une personnalité bien particulière, lui aussi ! :-) Mais bon, ça, c'est pour un prochain post ! 
Là, c'est tout pour aujourd'hui ! ;-)

Sources :

10 commentaires:

  1. c'est très intéressant. Je ne m'était jamais même poser la question.

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  2. Passionnant N3!!
    ça m'a fascinée, pour moi qui ne m'étais jamais posée de questions sur le sujet :)

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  3. Bonsoir!
    Cela fait quelques semaines que je consulte ton blog régulièrement (même tous les jours lol!) et c'est la première fois que je me laisse un commentaire.
    Un grand merci pour ton blog qui est convivial, facile à consulter, avec sujets variés : ce site est devenu mon google pour les cheveux lol. Tous tes conseils me motivent dans ma HJ et je voulais t'en remercier.
    Voilà!!!
    Bonne soirée

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    1. Bienvenue dans les com, Mamou !
      Je suis ravie que le blog te plaise. A bientôt dans les coms, j'espère. :-)

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  4. Bonjour nounoune je fais effectivement partie de celle qui consultetous les jours ton blog il est tout simplement génial et merci pour tous ces efforts

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  5. Je profite de ce poste pour vous conseiller d'aller faire un tour à l'exposition "Cheveux chéris" qui se déroule au Quai Branly jusqu'en juillet 2013 (pour celles vivant en région parisienne). C'est vraiment super intéressant! :-)

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    1. C'est déjà fait, Aamy. et je confirme, c'était génial. Je compte y retourner pour ensuite venir partager ce que j'ai re-découvert sur le blog. :-)

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